Votre panier est actuellement vide !
Donald Trump annonce le démantèlement du ministère de l’éducation : une réforme controversée

Dans une décision aux répercussions majeures, Donald Trump a signé jeudi un décret visant à supprimer le ministère de l’Éducation des États-Unis, une annonce qui divise profondément le paysage politique américain. Présenté comme un moyen de redonner le contrôle de l’éducation aux États fédérés, ce projet est acclamé par les conservateurs, tandis que l’opposition démocrate dénonce une attaque sans précédent contre l’enseignement public.
Un ministère jugé inefficace par l’administration Trump
Lors de la cérémonie à la Maison-Blanche, dans un décor symbolique transformé en salle de classe, Donald Trump a réaffirmé sa volonté de mettre fin à une institution qu’il juge « coûteuse et inefficace ». « Nous allons l’éliminer, le fermer le plus rapidement possible », a-t-il déclaré, en confiant à la ministre Linda McMahon la tâche d’accélérer le démantèlement. Cette dernière a déjà supprimé 2 000 postes, soit la moitié des effectifs du ministère, amorçant ainsi la transition vers une gestion éducative décentralisée.
Pour justifier cette décision, le président américain a mis en avant les performances jugées insuffisantes du système scolaire, malgré des dépenses publiques élevées. « Les États-Unis dépensent plus que tout autre pays pour l’éducation et pourtant, nous sommes en bas du classement en matière de résultats », a-t-il martelé. Il a également souligné l’importance de redonner aux gouverneurs le plein pouvoir sur les programmes scolaires, citant en exemple Ron DeSantis (Floride) et Greg Abbott (Texas), deux figures de la droite dure qui militent pour une refonte des contenus éducatifs.
Une opposition farouche des démocrates et des syndicats d’enseignants
La décision de Donald Trump a immédiatement suscité une levée de boucliers. Le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a dénoncé un « coup de force tyrannique », appelant la justice à bloquer ce décret qu’il qualifie de « l’une des mesures les plus destructrices et dévastatrices jamais prises par un président américain ».
Le démantèlement total du ministère nécessiterait toutefois un vote au Sénat, où les républicains ne disposent que d’une courte majorité avec 53 sièges. Une initiative similaire, visant à supprimer l’agence de développement USAID, a récemment été jugée « probablement inconstitutionnelle » par un tribunal fédéral, laissant planer l’incertitude sur la faisabilité du projet.
Par ailleurs, plusieurs syndicats d’enseignants et associations de parents d’élèves dénoncent une attaque contre l’enseignement public, accusant l’administration Trump de vouloir affaiblir le rôle de l’État dans l’éducation. Randi Weingarten, présidente du syndicat AFT, a déclaré sur X (anciennement Twitter) : « Monsieur le président, rendez-vous au tribunal. »
Un impact majeur sur les financements scolaires
Le ministère de l’Éducation joue un rôle clé dans l’attribution des subventions aux écoles publiques, notamment celles situées dans les zones défavorisées. En moyenne, les fonds fédéraux représentent 13,6 % des budgets scolaires, finançant des programmes pour élèves handicapés et des bourses pour les familles modestes.
Donald Trump a cependant assuré que certaines aides essentielles seraient maintenues. « Nous allons préserver les bourses pour les enfants défavorisés et les élèves en situation de handicap », a-t-il précisé, sans pour autant détailler le futur mode de gestion de ces fonds après la disparition du ministère.
Une réforme inscrite dans une lutte idéologique
Cette offensive contre le ministère de l’Éducation s’inscrit dans une bataille culturelle plus large menée par les conservateurs contre les contenus jugés trop progressistes dans les écoles publiques. La droite américaine, et en particulier les mouvements évangéliques, accusent depuis plusieurs années le système éducatif de promouvoir des idéologies « woke », en référence aux débats sur la diversité, le genre et l’histoire raciale du pays.
Dans plusieurs États du Sud, des manuels scolaires ont déjà été modifiés pour atténuer certains aspects de l’histoire de l’esclavage, tandis que des livres traitant de racisme ou d’homosexualité ont été retirés des bibliothèques scolaires. Avec cette réforme, Donald Trump renforce ainsi son ancrage auprès de la base conservatrice en vue des prochaines échéances électorales.
Un avenir incertain pour l’éducation fédérale
Si l’intention de Donald Trump est claire, son exécution reste soumise à de nombreux obstacles juridiques et politiques. Sans un vote du Sénat, le ministère de l’Éducation ne pourra pas être totalement dissous. L’issue de cette réforme dépendra donc des batailles législatives à venir et des réactions des tribunaux face aux recours déposés par l’opposition.
En attendant, cette annonce marque un tournant dans la politique éducative américaine et ouvre un débat houleux sur l’avenir du système scolaire aux États-Unis.
Laisser un commentaire